Votre chien ne se comporte pas exactement comme vous le souhaiteriez :
Il vole vos affaires
Il vole de la nourriture
Il aboie sans cesse
Il fait des destructions
Ils ne vous écoute pas
Etc.…
Mais comment donc le punir efficacement pour qu’il comprenne ce que vous voulez et qu’il arrête ses bêtises ?
Je vous arrête tout de suite : vous ne vous posez pas les bonnes questions.
Quand on pense punition pour le chien on pense :
– lui donner une tape sur les fesses
– lui donner une tape sur le museau avec la main ou avec un journal
– le prendre et le secouer par la peau du cou
– lui donner un coup de pied dans les fesses
– lui crier dessus
– le tirer fortement avec la laisse.
Tout ça fait partie de ce qu’on appelle la punition positive (positive car on fait quelque chose au chien). Depuis quelques années, de nombreuses études montrent les effets à double tranchant de la punition positive comme méthode éducative.
Il est en effet clairement démontré que les chiens punis de la sorte développent plus de troubles du comportement (1), d’agressivité (2) et de troubles de l’apprentissage (3) que les chiens qui ne sont pas punis par des méthodes coercitives.
Il est donc aujourd’hui indispensable de laisser tomber les punitions positives envers nos chiens.
Mais alors, comment gérer les problèmes d’obéissance et les bêtises de Médor ? Si on ne peut plus le punir, est-on voué à subir et à le laisser faire la loi à la maison ?
Bien évidemment que NON !
En éducation positive (c’est à dire l’éducation qui laisse au placard les techniques coercitives, cf article « Qu’est ce que l’éducation positive« ), on utilisera d’autres stratégies pour se faire obéir de son chien sans casser le lien entre lui et nous.
– l’anticipation
– le renforcent positif
– la punition négative
– Ignorer et rediriger sur quelque chose d’autorisé
L’anticipation
En anticipant, on essaie de ne pas mettre son chien en situation de réaliser ce qu’on lui reproche.
Par exemple, avec un chien qui vole, on évitera de laisser sur le plan de travail de la cuisine des aliments bien appétissants qui vont forcément l’attirer et le pousser à la faute.
Mais ce ce n’est pas une solution vous allez me dire ! permet de ne pas mettre son chien on ne règle pas le problème comme ça, c’est un aveu de faiblesse.
Et là je vous dis non.
En fait, à chaque fois qu’un chien réalise quelque chose et qu’il réussit, il se renforce de lui même par ce qu’on appelle le conditionnement opérant en termes scientifiques.
Exemple : le chien pique la tarte au chocolat, le fait de voler a été renforcé par le résultat qui est de pouvoir déguster la bonne tarte, plus il vole, plus son cerveau se dit que c’est une bonne chose de voler car il est récompensé.
De la même manière, votre chien aboie quand le facteur arrive devant la maison, et ça alors, le facteur repart. Là encore, dans l’esprit du chien l’action d’aboyer est bénéfique car elle fonctionne donc il recommencera. Dans ce cas là, le mieux serait de mettre un brise vue pour que le chien ne voit pas le facteur.
L’anticipation est donc une partie importante pour corriger les problèmes comportementaux.
Le renforcement positif
Ensuite, quand votre chien fait un comportement que vous voulez voir se répéter, vous devez féliciter votre toutou, le récompenser pour qu’ il ait envie de recommencer ce bon comportements. Là encore on est dans du conditionnement opérant : si quelque chose est agréable pour votre chien, il le répétera.
La punition négative
Autre stratégie dont je voulais vous parlez, il s’agit de la punition négative.
Il y a le terme punition mais ce n’est pas quelque chose de coercitif pour le chien. En comportement, quand on parle de punition, c’est qu’on veut voir le comportement du chien diminuer en fréquence.
Avec l’adjectif négatif, cela signifie qu’on retire quelque chose pour le chien. Et en général, ce qu’on retire, c’est quelque chose d’agréable. Le chien comprend donc qu’il ne vaut mieux pas faire ce qu’il fait car on lui retire quelque chose qu’il aime bien.
L’exemple classique est l’exemple du chien qui saute. En général le chien qui saute sur ses maîtres à leur retour ou sur les visiteurs est un chien qui cherche les caresses, l’attention.
La technique par punition négative est de se retourner, de croiser les bras pour ne plus interagir avec le chien qui saute. Un autre exemple est de retirer ses mains quand on a un chiot qui nous mordille les mains.
Ignorer et rediriger sur quelque chose d’autorisé
Une dernière stratégie est d’ignorer la bêtise que fait le chien et le rediriger vers quelque chose d’autorisé pour justement pouvoir le féliciter par la suite.
Par exemple, si votre chien fait pipi par terre dans le salon, ça ne sert à rien de le disputer en criant ou en le tapant. Mieux vaut ignorer et si on a encore le temps et que c’est possible, on l’emmène vite sur de l’herbe.
Autre exemple, si votre chien est en train de dévorer vos pantoufles, ignorer sa bêtise, prenez un de ses jouets et amusez-vous avec dans un coin du salon : il va venir voir ce que vous faites en délaissant votre pantoufle : dans ce cas vous lui donner le jouet et partez récupérer la pantoufle en douce.
Il est à mon sens mieux de faire comme ça en 2 temps plutôt que de troquer directement car certains chiens peuvent comprendre que vous venez vous occuper d’eux quand ils sont en train de manger vos affaires et cela peut les inciter à recommencer…
J’espère que cet article vous a convaincu qu’il ne faut pas punir son chien et que cela est au contraire cela est contre-productif et ne fera qu’empirer les problèmes.
Références :
(1) Hiby, E. F., N. J. Rooney, and J. W. S. Bradshaw. “Dog training methods: their use, effectiveness and interaction with behaviour and welfare.” Animal Welfare 13, no. 1 (2004): 63-70.
(2) Rooney, Nicola Jane, and Sarah Cowan. “Training methods and owner–dog interactions: Links with dog behaviour and learning ability.” Applied Animal Behaviour Science 132, no. 3-4 (2011): 169-177.
(3) Casey et al.Casey, Rachel A., Bethany Loftus, Christine Bolster, Gemma J. Richards, and Emily J. Blackwell. “Human directed aggression in domestic dogs (Canis familiaris): Occurrence in different contexts and risk factors.” Applied Animal Behaviour Science 152 (2014): 52-63.
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